Organiser son 
troupeau

Si le cheval est un animal grégaire et a besoin, de fait, de compagnons équins pour s'épanouir, il faut également prendre en compte certaines incompatibilités. En effet, lorsque vous vous lancez dans le projet d'accueillir un ou plusieurs chevaux miniatures, il vous faut anticiper l'organisation de vos troupeaux. 

On considère qu'un troupeau s'équilibre à partir de 3 chevaux, cela vous permet en plus de pouvoir en sortir un, sans laisser seul le deuxième. Plus votre groupe sera important et plus les interactions sociales et les affinités entre certains chevaux seront riches. 

En général, les caractères similaires s'entendent mieux mais il existe évidemment des exceptions et l'adage "qui se ressemble s'assemble" peut aisément parfois être remplacé par "les opposés s'attirent". En tout état de cause, il est important de savoir lire le comportement de vos chevaux afin de déterminer s'ils sont heureux dans leur groupe ou bien si des tensions persistent. 

Le cheval a besoin d'interactions pour vivre heureux, pourtant on peut lire des témoignages de chevaux ayant vécu des années ensembles sans pour autant avoir tisser des liens forts. Leurs relations se cantonnant aux besoins primaires : grooming, tête-bêche pour chasser les mouches... 

 

Incompatibilité due au sexe

Que votre projet s'axe sur de la reproduction ou non, il y a des comportements et des besoins différents selon les sexes à prendre en compte. 

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• Les étalons ne sont pas compatibles avec tout le monde. Entre étalons déjà, bien qu'envisageable il faut veiller à ne pas avoir de juments à proximité, autrement la concurrence sera trop importante entre eux. Avec un hongre la cohabitation peut être très compliquée, l'étalon risque de harceler sans cesse et d'être frustré car l'hongre n'aura pas toujours la même énergie que lui, ni la même envie de jeu. Enfin avec des juments, la relation est généralement apaisée pour peu qu'il y ait au moins 2 voire 3 juments pour un étalon. Certains entiers vivent très bien avec une unique fiancée mais cela dépend des caractères. J'ajouterai simplement que la relation étalon-poulain apporte un réel bénéfice mutuel et devrait être valorisée au sein d'un programme d'élevage.

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• Les juments s'intègrent facilement à n'importe quel type de troupeau. Sachez seulement qu'en présence d'étalon, elles auront un poulain tous les ans. Ainsi, dans un projet élevage, il est conseillé d'avoir assez de juments pour permettre un roulement et des années de repos. De même, la maturité sexuelle est parfois précoce chez les chevaux miniatures. Il faut donc veiller à séparer les poulains de leurs mères ou de femelles encore trop jeunes, et les pouliches d'étalon ou de mâles qui pourraient les saillir trop tôt.

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• Les hongres quant à eux s'acclimatent en général très bien aux groupes composés de juments ou jeunes chevaux. Avec des étalons, selon le caractère de l'hongre l'entente peut être mitigée. Un hongre castré tard ou ayant gardé un comportement assez fort risque d'être en conflit permanent, tandis qu'un cheval plus tranquille n'arrivera peut-être pas à se faire respecter de l'étalon. C'est avant tout votre observation et votre compréhension de l'éthologie qui vous permettront de déterminer si la relation est heureuse ou non.

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Incompatibilité due à l'âge

Là encore, tout n'est pas blanc ou noir mais certains individus avec un grand écart d'âge ont parfois des difficultés à trouver un équilibre, n'ayant pas toujours les mêmes besoins : en terme de jeux, d'alimentations, de déplacement au cours de la journée. Et au contraire, il n'est pas non plus rare de voir de vieux chevaux regagner un peu d'énergie au contact d'un plus jeune. C'est en tout cas un paramètre à prendre en compte lors de la concrétisation de votre projet. 

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En somme, il est important de prendre le temps de réfléchir à votre future organisation de troupeau car selon certains paramètres elle vous fera peut-être modifier votre projet. Par exemple, nombreux sont ceux qui aimeraient faire reproduire de temps en temps, juste pour le plaisir d'avoir un poulain. Outre l'aspect risque et l'importance de se former sur le sujet (gestation, poulinage, soins au nouveau-né), avoir un étalon nécessite non seulement des connaissances pour tisser une relation dans le respect et la compréhension et également un contexte de vie qui l'épanouisse. Cela passe, en général, soit par de grandes surfaces qui vous permettent de bien séparer vos troupeaux quand vous ne souhaitez pas mettre à la reproduction, soit d'accepter de faire naître au moins un poulain tous les ans.

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De même qu’accueillir un couple né la même année, avec l'envie de faire reproduire, vous obligera à séparer un temps car le mâle risque d'être mature avant les 3 ans de la femelle.

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Il est primordial de laisser du temps à un nouveau-venu. On considère qu'un cheval a besoin d'au moins 3 mois pour être complètement acclimaté à sa nouvelle maison, certains plus, certains moins. Il est donc parfois nécessaire de revoir complètement son organisation de troupeau pour permettre la bonne intégration du nouveau cheval. Pour l'anecdote, lorsque nous avons accueilli notre yearling quarter horse au sein de notre troupeau de 3 hongres, notre pur sang anglais de 11 ans s'est montré très agressif, le jetant sur les clôtures et le forçant à sortir du pré. Nous avons donc revu entièrement notre organisation, et avons décidé de laisser les deux jeunes ensemble dans un pré plus loin afin qu'ils tissent des liens. Au bout de quelques semaines, nous y avons intégré notre vieux trotteur qui découvrait ce pré pour la 1ère fois. Après plusieurs mois passés ensemble, lorsque nous avons ré-intégré le pur sang anglais, notre trotteur occupait la place que nous espérions : protecteur des plus jeunes avec lesquels ils s'étaient fortement rapproché. Aujourd'hui, notre troupeau de 4 hongres est équilibrés, apaisés et ils interagissent tous les uns avec les autres (jeux, grooming, etc.).

Nous voyons trop souvent des chevaux revendus rapidement après leur achat pour cause "d'incompatibilité" avec leur nouveau lieu de vie, leurs nouveaux congénères ou leur nouvel humain... C'est autant de traumatismes liés à la séparation que vivront ces chevaux. Pensez-y avant de prendre une décision hâtive, il faut parfois savoir prendre du recul et revoir notre environnement ou nos groupes en gardant en tête que les chevaux sont des animaux d'habitudes !

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Pour finir, les relations entre chevaux, à l'image de celles entre humains, évoluent constamment. Certaines affinités peuvent s'affirmer avec le temps, tandis que d'autres se détérioreront. L'essentiel étant que votre cheval ne soit pas seul déjà, et ne développe pas de comportements anormaux qui résulteraient d'un mal-être dans son environnement de vie.